dimanche 29 mars 2020

Le baiser Viennois


J'étais en voyage à Vienne en hiver, fin décembre, une envie depuis longtemps.
Les façades nappées d'une ambiance impériale, le doux bruit des calèches, la magnificence des églises où s'arrête le temps.
L'amertume des bières, emplies des bulles mélodieuses où s'emmêlent Mozart, Mahler et Strauss dans une puissante symphonie.
Ces lumières romantiques, les odeurs des pâtisseries dans les vitrines des cafés Viennois cosy.
La délicatesse des oeuvres de grands maitres s'impose majestueusement dans de nobles musées.
Succulentes la Wiener Schnitzel, la Sachertote, le Kaiserschmarn...tant de délices pour nos papilles aiguisées.
Et puis un matin...devant moi, le tableau du célèbre peintre autrichien.
Je t'ai embrassée dans la longue file d'attente; on était bien.
Le baiser de Gustav Klimt, au palais du Belvédère, chef d'oeuvre baroque; réalité ou décor ?
Une toile parsemée de feuilles d'or.
Impressionnées par tout ces selfies,
comme devant la Joconde à Paris,
Une photo qui finira en fond d'écran d'ordinateur,
Alors que l'oeuvre n'attend que des regards émus et rêveurs.
Ce couple enlacé, doré, coloré, ne fait qu'un.
J'aime regarder les gens s'embrasser, j'aime les baisers, j'aime les tiens.
Deux corps unis, corps à deux têtes.
Des duos, des contacts, de la chaleur humaine en fête.
La valse enivrante du Beau Danube bleu,
accompagne ces deux personnages amoureux sous mes yeux.
C'est étrange; j'ai terminé cette série au moment ou l'on nous interdit de nous embrasser.
Ne plus se toucher, ne plus s'effleurer.
1 mètre...plus de baisers familiaux et amicaux, plus de baisers tout court.
Il ne reste que le baiser des amoureux, le baiser de Klimt, étincelant de précieux atours.
Une chance d'être à deux, continuer à se rassurer, dans tes bras,
se sentir plus forte que tout, que le virus, que ce désarroi.






















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