lundi 3 septembre 2018

Le Photomaton


Il sourit. Elle fait la grimace.
Sur cette photo un frère et une soeur ensembles, pleins de grâce.
Sur cette autre, la main du père soutient la tête de son enfant.
Une cabine photographique automatique de l'ancien temps.
Bouche de métro, rideau, siège réglable, images en ribambelle.
On avait le droit de garder ses lunettes, de sourire, d'avoir une mèche rebelle.
Peut-être même une cigarette à la bouche, une glace, une crotte de nez ?
Les visages étaient expressifs, joyeux, coquins, tristes, angoissés...
Portraits en noir et blanc, une lumière remplie de douceur.
Quatre petits rectangles, quatre vignettes en hauteur.
Une émotion dans chaque case, un visage différent,
La surprise, une place au hasard, un évènement.
L'attente. Quelle tête vais-je avoir ?
Serai-je belle ? Aurai-je une tête de têtard ?
Aujourd’hui on ne règle plus que la hauteur du siège,
on règle tout, et il n'y a plus de piège.
Le but, un portrait sans expression, les quatre identiques.
On éclatait de rire en découvrant les images photographiques.
A présent, nos lèvres ne bougent plus.
Les quatre photos d'identité ne respirent plus.
 






















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